Au Rad’Lô, survie en mer – Édition 2018

Un an après leur expérience, les membres de l’association Au Rad’Lô ont exposé les résultats médicaux de leur survie en mer (déroulée en juin 2017a), à leur colloque, le 17 mai 2018, à 17H30, à l’amphithéâtre de l’École Nationale Supérieure Maritime – 39 avenue du Corail, 13008 Marseille.

Contexte / L’expérience

L’association Au Rad’ Lô met en place une expérience scientifique en radeau de survie visant à étudier les conditions d’adaptation dans cette situation de type EUE de 1 2 étudiants de l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM) pendant une durée de 3 à 5 jours.
Le radeau de survie est un radeau gonflable présent sur tous les bateaux de navigation et présentant le contenu classique imposé par la convention SOLAS désignant la Convention internationale sur la Sauvegarde de la vie humaine en mer ( Safety Of Life At Sea ) et certifié par la norme ISO ISO 9650 – 1 (pour les radeaux hauturiers) ou ISO 9650 – 2 (pour les radeaux côtiers), soit :
– 1 couteau à bout rond
– 2 pagaies
– 1 ancre flottante
– 1 écope
– 1 réflecteur radar
– 2 fumigènes
– 4 fusées parachutes
– 6 feux à main
– 1 lampe torche
– 1 miroir héliographique
– 1 trousse de premiers secours
– 1 boite de comprimés anti mal de mer
– Duvet isotherme
– 1 anneau de sauvetage
– 1 manuel de survie
– Des rations d’eau et rations alimentaires (15 cl par jour et une barre de céréales hautement énergétique)
– 1 kit de pêche
– Des sachets étanches
– Des ciseaux à vêtements
– 2 éponges
– 1 pompe à air
– Des pinoches
– 1 kit de réparation radeau

Le radeau se compose d’une tente isolant de la chaleur et du froid, se fermant et s’ouvrant aisément. Cette tente comporte un système de récupération d’eau de pluie pour que les occupants du radeau puissent obtenir de quoi se réhydrater au-delà des rations d’eau fournies par le radeau. Un hublot de veille est aménagé sur la toile, cette dernière permettant également le déploiement d’ un transpondeur radar à un mètre de hauteur

Ont été rajoutés à bord les éléments suivants : combinaisons de survie et brassières pour chacun des sujets, 2 caméras de type caméra sport (et accessoires caméras ), 2 VHF et 1 balise AIS.

Conditions de vie à bord : l’équipe se nourrira exclusivement des rations de survie (biscuit et eau) fournies parmi les équipements spécifiques au radeau.

Localisation du radeau de survie pendant l’étude est indiquée sur la carte ci-dessus : ancrage prévu au niveau de l’archipel du Frioul, en face de Marseille dont les coordonnées GPS sont 43 °16,29’ N – 5°17,29 ’ E.

Limites de l’experience :
– Absence de naufrage : pas de traumatisme, de rupture.
– Proximité de la côte = présence de repères
– Sécurité/vivres : pas d’atteinte au mythe personnel de l’invulnérabilité, pas de faim ni de soif tiraillante rations suffisantes,
– Cohésion déjà bien présente, même si pas de leader se dégageant pendant l’expérience (Absence d’objectif ?)
– Temporalité connue
– L’intérêt des tests très limité.

Le suivi de l’expérience est assuré avant, pendant et à l’issue de la survie par :
–  Une équipe de médecins du centre hyperbare de l’AP – HM situé à l’hôpital Sainte Marguerite de Marseille. Ils sont spécialisés dans la médecine et physiologie subaquatiques et hyperbares et la survie en mer.
–  Une équipe de psychologues de la SERAP.
Enfin, deux marins Pompiers de Marseille spécialistes des conditions de survie sont associés à la phase d’immersion.

Découvrir le déroulé du projet « Au Rad’Lô »

 

Évaluation de la perception sensorielle en environnement isolé et confiné

Le protocole d’évaluation de la perception sensorielle PerSens vise à étudier les modifications de perception sensorielles éventuelles qu’ont à connaître les personnels en mission/séjour de longue durée en environnements isolés & confinés (ICE – ex. : sous-marine de la Marine nationale), extrêmes & inhabituels (EUE – ex. : bases antarctiques/subantarctiques, ou bases de survie).

Si, dans la littérature scientifique, il existe des pistes qui indiquent que les sens, considérés indépendamment les uns des autres, sont éprouvés par de telles expériences, aucune recherche holistique n’a pour le moment permis de mesurer quel est réellement l’impact d’un séjour de longue durée en ICE/EUE sur la perception sensorielle des individus et, par voie de conséquence, l’impact de ces éventuelles modifications de perception sur leur moral, leur niveau de stress et/ou leur performance.

Cette étude s’est attaché à l’évaluation des perceptions visuelle, olfactive, gustative, tactile, auditive des individus, sur un schéma d’investigation « en début / en fin » de mission/séjour . Elle s’adressait à trois populations vivant durant des périodes significativement longues en ICE/EUE : sous – mariniers des SNLE (embarqués de 70 à 90 jours) , hivernants des bases polaires antarctiques (14 moi s d’isolement et de confinement en environnement extrême ) et marins en condition de survie – 5 jours – sur un radeau (Au Rad’lô ).

Résultats de l’évaluation

– Installation : organisation du radeau est essentielle. Des naufragés mentionnent notamment le fait que chaque soir un moment est dédié à l’organisation de la place au sein du radeau = s’approprier l’espace vital.

– Exemple de l’espace architectural du radeau de Steven Callahan Goffman (1973) « espace personnel » pour décrire la portion d’espace qui entoure un individu où toute pénétration est ressentie par lui comme un empiètement qui provoque une manifestation de déplaisir et parfois un retrait. à jambes qui s’empilent.

– Gestion du temps : proche de l’alternance entre lutte salvatrice et renoncement mortel

– Départ de deux participants a impacté le moral du groupe.

Contact / Renseignements

L’équipe reste à votre disposition pour toutes informations supplémentaires.
Contact : Hermine PIRIOU-COURSON / hermine.piriou-courson@supmaritime.fr