Des hydros à l’ENSM, plus de 450 ans d’histoire !
Si l’on peut dater de l’année 1180 les premiers enseignements maritimes à l’université de Paris, c’est plutôt à la création de l’école d’hydrographie à Marseille par Charles IX en 1571 que l’on date la création des écoles de la marine marchande.
Il s’agit de la deuxième plus ancienne école supérieure française après le Collège de France (1530).
Charles IX poursuit en cela la vision de son père Henri II, qui ambitionnait de renforcer la puissance maritime de son royaume et avait arrêté un vaste plan de constructions portuaires et navales.
Pour renforcer la puissance commerciale et militaire du royaume de France, le roi Louis XIV, comme les autres monarques européens, commence à se doter d’une marine de guerre spécialisée. Il entend moderniser et régenter les forces maritimes du royaume, développer les arsenaux, renforcer les ports …
Pour cela, il nomma Jean-Baptiste Colbert, premier secrétaire d’état de la Marine. En 1681 celui-ci rédigea la « Grande ordonnance de la marine » qui définit le domaine public maritime et codifie de façon complète les usages en matière de transports maritimes.
C’est dans cette continuité que, tout au long du XVIIème et XVIIIème siècle, l’enseignement de l’hydrographie (la connaissance de la topographie maritime ou lacustre dans le but d’établir des cartes marines) et de « l’art de la navigation » se développe sur tout le territoire jusqu’à atteindre plus de quarante écoles. La formation se professionnalise, les enseignants sont recrutés sur concours, formés à des méthodes d’enseignement uniformisées et les élèves sont soumis à des examens.
A Nantes on trouve trace de l’enseignement de « L’art de la navigation » en 1625 (elle deviendra une école royale d’hydrographie en 1672). Celle du Havre fut créée en 1666, celle de Saint Malo en 1673.
Plus proche de nous, en 1958 les quatre « Hydros » deviennent des Ecoles nationales de la marine marchande (ENMM).
En 1965, la France innove en créant le brevet de première classe de la navigation maritime« C1 », premier brevet d’officier polyvalent au monde qui remplace progressivement les brevets de capitaine au long cours et d’officier mécanicien.Il permet d’exercer indifféremment les fonctions d’officier pont et machine sur toutes les mers du monde et sur tout type de navire.
En 2010, à la suite du Grenelle de la mer, il est décidé de créer une « grande école des métiers de la mer » en regroupant les quatre anciennes « Hydros » (École nationale de la Marine marchande) au sein de l’École nationale supérieure maritime (ENSM).
L’ENSM est un Etablissement public de l’Etat à caractère scientifique, culturel et professionnel, placé sous la tutelle du secrétariat d’État chargé de la mer auprès de la Première ministre. Elle est accréditée depuis 2011 pour délivrer un titre d’ingénieur aux officiers de première classe, permettant l’accès à des carrières plus diverses.
En 2016 ; l’ENSM s’ouvre à des formations non-navigantes, le génie maritime.
La polyvalence reste une particularité française qui concourt à sa réputation d’excellence.